top of page
Rechercher

Interview de Pr. Jean Moscarola, fondateur de la société Le Sphinx

  • Photo du rédacteur: Asma SLITI
    Asma SLITI
  • 25 août 2021
  • 5 min de lecture

Interview accordée à BSI – Business Science Institute



Rencontre avec le Professeur Jean Moscarola, membre de la Faculté du Business Science Institute.


Aline : Bonjour Professeur Moscarola pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Jean Moscarola : Bonjour Aline. Je suis professeur émérite à l’Université Savoie Mont Blanc où j’ai fait toute ma carrière. Je vis à Annecy et suis, depuis son origine, impliqué dans le Business Science Institute.


Aline : Vous avez créé la société Le Sphinx il y a 30 ans, quelles étaient vos motivations ? Jean Moscarola : J’ai d’abord écrit un logiciel pour mes élèves de l’IUT d’Annecy et pour mener à bien une étude sur le tourisme en Haute Savoie. J’étais curieux de découvrir ces micro-ordinateurs avec lesquels je jouais et d’enseigner le marketing de manière plus concrète. L’idée de créer une société n’est venue qu’après. Je n’avais pas de business plan mais le goût de créer et un certain sens du commerce. C’était une période facile. Aline : Quelles sont les différences entre Le Sphinx des origines et celui de 2021 ? Jean Moscarola : Avec mon complice d’alors, Jean de Lagarde le polytechnicien et Colette ma voisine qui fabriquait et envoyait les disquettes, nous étions des amateurs. Les IUT et les écoles étaient nos principaux clients. Le Ministère nous a bien aidés en finançant des licences mixtes et en mettant le Sphinx au programme pédagogique des BTS. Au-delà du désir de faciliter la collecte de données en construisant des questionnaires, j’étais animé par le désir de vulgariser l’analyse statistique à la française et de gagner la considération de mes collègues universitaires grâce à Sphinx Lexica. Aujourd’hui la société a plus de 70 collaborateurs et des filiales au Brésil, en Espagne et en Tunisie pour le marché africain. Le logiciel a survécu à tous les bouleversements informatiques, Windows, Internet et maintenant les services web et le cloud. Boris, mon fils, et Christelle, ma première collaboratrice, sont maintenant en charge de l’entreprise qu’ils continuent de faire croître. Le marché de l’éducation et de la recherche a été largement dépassé par celui des entreprises et des administrations, mais l’esprit du début et le goût pour l’innovation sont encore présents. DataViv le démontre brillamment et le partenariat avec le Business Science Institute s’inscrit dans le lien historique de Sphinx avec l’enseignement et la recherche. Aline : Comme vous venez de nous le dire, vous avez intégré la Faculté du Business Science Institute dès sa genèse. Quelles sont les raisons qui vous ont conduit à cet engagement de première heure ? Jean Moscarola : Je venais de faire valoir mes droits à la retraite et commençais de me désengager de Sphinx. Je connaissais un peu Michel Kalika et fut immédiatement convaincu par son projet d’ancrer la recherche sur le terrain des managers. Il m’offrait l’opportunité de continuer de rendre accessibles les méthodologies et outils que je maîtrise. Tout ceci en voyageant et en m’échappant du milieu académique dont je m’étais lassé et des routines du business devenues pesantes avec la croissance de Sphinx. Je retrouvais avec la Faculté du Business Science Institute l’esprit d’entreprise des débuts. Aline : Que pourriez-vous nous dire sur le chemin parcouru par le Business Science Institute depuis sa création ? Jean Moscarola : Je suis impressionné par sa croissance régulière, par la variété de ses propositions partout dans le monde et selon tous les modes d’enseignement, par la richesse du corps professoral et par la motivation et la ténacité des doctorants. J’ai beaucoup appris avec eux ! Quel tour de force que d’instituer une telle organisation en réseau, en gagnant la reconnaissance des systèmes d’accréditations. C’est la magie du château de Wiltz… Aline : En 2016 a été inauguré le BSI-Lab qui fournit aux doctorants un accès libre à toutes les solutions proposées par Le Sphinx ainsi que des conseils méthodologiques de spécialistes pour leurs projets de collecte ou d’analyse de données. Quel bilan en tirez-vous et quelles sont les valeurs ajoutées pour les doctorants du Business Science Institute ? Jean Moscarola : Chaque année j’accompagne une quinzaine de doctorants. Le plus souvent ils m’envoient la transcription des entretiens qu’ils ont réalisés et reçoivent en ligne des résultats exploratoires et des conseils pour la suite. D’autres me consultent sur la meilleure approche pour l’analyse des réponses à leur questionnaire. Beaucoup s’en sortent avec mes conseils méthodologiques, les indications de leur directeur de thèse et les exemples d’autres recherches que je leur communique. Ce Lab, même virtuel, tente de réaliser les conditions d’entraide et de maturation entre chercheurs qui fait la richesse de la vie de laboratoire. Enfin certains, pris par le temps sous-traitent aux chargés d’étude de Sphinx les tâches techniques qu’ils ne parviennent pas à réaliser eux-mêmes. Dans ce cas je m’assure que la qualité de leur cahier des charges et/ou de leurs données peuvent déboucher sur des résultats qu’ils pourront exploiter pour la rédaction de leur thèse. Aline : En décembre 2020 vous avez activement contribué à l’enquête sur les transformations en cours et les conséquences de la crise sanitaire sur le travail qui a fédéré 27 professeurs et 3 doctorants et a donné lieu à la publication de l’ouvrage : L’impact de la crise sur le management, dirigé par le Professeur Michel Kalika, Président du Business Science Institute, publié aux éditions EMS. Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre rôle dans ce projet ? Jean Moscarola : J’ai trouvé cette expérience extraordinaire par l’engagement du groupe de collègues de la Faculté du Business Science Institute avec lesquels j’ai travaillé pendant plus d’un an pour mettre en place des enquêtes, analyser des données, animer des focus groupes, rédiger des chapitres de livre, organiser des webinaires. Nous nous connaissions peu mais étions tous animés par l’intérêt d’observer cette crise inédite en recueillant les récits qu’en font les managers. Nous étions convaincus que cela nous aiderait à comprendre les impacts sur le management et les changements en cours ; dans l’esprit du Business Science Institute, à partir du terrain, et grâce aux ressources mises à notre disposition par Sphinx. Notre Président, le Professeur Michel Kalika, a eu le talent de stimuler les coopérations et de faire aboutir les projets. Aline : Une 2e enquête "2e confinement... et après ?" a été lancée en janvier 2021. Auriez-vous déjà des premiers éléments à nous communiquer ? Jean Moscarola : Au total nous avons depuis mars 2020 lancé 4 enquêtes en recueillant les récits de 687 personnes, organisé 3 focus groupes et rassemblé 505 articles de journaux provenant de la base Euro Presse. Ces données sont accessibles en ligne par des interfaces qui en donnent des vues synthétiques et permettent de fouiller les données. Cet ensemble constitue une sorte de laboratoire : le COVID-DATA-LAB. Il est utilisé par des professeurs du Business Science Institute pour contribuer au prochain ouvrage à paraître en septembre. A la rentrée, nous envisageons de mettre ce LAB à la disposition des doctorants… Sur le fond, les dernières enquêtes confirment l’installation du télétravail avec toutes ses conséquences positives et négatives sur les relations au travail et sur les enjeux que cela représente pour le management. L’implication au travail est au cœur de ces transformations. Elle se trouve différemment affectée selon les fonctions et les générations. Nous assistons à l’accélération de phénomènes relatifs aux ajustements entre individus et organisation que la survenue de la crise et la réponse des entreprises pour y faire face, complexifie encore. C’est à ces situations que le management de sortie de crise devra faire face…

Aline : Je conclurai cet entretien en vous posant la question récurrente de toutes les interviews des membres de la Faculté du Business Science Institute : au regard du contexte actuel et de l’expérience que vous avez acquise, si vous pouviez remonter le temps, quel sujet auriez-vous choisi pour votre thèse de doctorat ? Jean Moscarola : J’ai soutenu en 1977 une thèse à Dauphine sur la décision et ses processus. J’avais surpris les membres de mon jury en leur montrant une vidéo. A l’époque cette idée ne m’avait pas vraiment servi ! Aujourd’hui je travaillerais plutôt sur la communication et j’espère que je surprendrais moins en résumant ma défense par une infographie dynamique en ligne ! Comme dans les interfaces du COVID-DATA-LAB.


 
 
 

Comments


bottom of page